Claire Lelarge soutient son Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) sous la direction de Miren Lafourcade sur le thème “Les organisations productives : Hétérogénéité micro-économique, Implications macro-économiques”.
Outre Miren Lafourcade, le jury est composé de Pierre-Philippe Combes (Rapporteur, CNRS, GATE), Thierry Mayer (Suffragant, Sciences-Po), Isabelle Méjean (Rapporteure, École Polytechnique), Frédéric Robert-Nicoud (Rapporteur, HEC Lausanne et Université de Genève), et David Thesmar (Suffragant, MIT).
La soutenance se déroulera en salle Gaudemet sur le Campus de Sceaux de l’Université Paris Sud, le mardi 14 novembre 2017 à 14h15.
Les organisations productives : Hétérogénéité micro-économique, implications macro-économiques
Résumé
La question du passage de la « micro » à la « macro » est traditionnellement traitée par le biais d’une représentation théorique constituée d’agents atomistiques qui interagissent et se coordonnent via des mécanismes du marché, lesquels agrègent leurs comportements micro-économiques en agrégats macro-économiques. Cette approche s’est cependant révélée empiriquement limitée : on observe en effet que les agents s’assemblent dans des organisations – principalement, des entreprises, ce qui rend les seuls mécanismes de marché insuffisamment pertinents pour comprendre l’évolution des agrégats macro-économiques. Cette thèse présente plusieurs contributions visant à documenter ce fait et à améliorer notre compréhension de la façon dont les organisations productives émergent et deviennent (parfois) d’importance macro-économique. Chacune adopte une stratégie empirique différente afin d’identifier les mécanismes d’intérêt. Un premier article tire parti de la plus grande simplicité et de la plus grande transparence des entreprises jeunes afin de documenter la nature des processus de sélection en début du cycle de vie, ce qui permet simultanément de décrire les dimensions (performance, prise de risque) qui sont « critiques » pour la survie des entreprises. Une deuxième approche utilise l’éclatement des organisations juridiques caractérisant les groupes d’entreprises afin de mettre en lumière leurs flux de communication interne et leurs stratégies de gestion. Un troisième ensemble d’articles analyse les stratégies d’approvisionnement des entreprises importatrices, dont la diversification entre pays permet d’analyser les mécanismes générant les différentiels de productivité et la réduction des coûts unitaires de production. Enfin, une quatrième approche tire parti du potentiel d’identification inhérent aux « discontinuités » de l’environnement institutionnel et légal des entreprises pour étudier les propriétés de leur hétérogénéité en termes de productivité.
From Micro to Macro via Firms as Organizations
Abstract
The textbook perspective to go from micro to macro is to consider that atomistic agents interact and coordinate via market mechanisms, which aggregate their micro behavior into macro outcomes. This perspective, however, has since long proved too limited. Agents organize in organizations – primarily, firms – which renders pure markets mechanisms less relevant to understand aggregate outcomes. This thesis presents several contributions aiming at both documenting this fact, and improve our understanding of how business organizations emerge and (sometimes) become of macro-economic significance. Each approach takes a different empirical strategy to identify the mechanisms of interest. A first paper takes advantage of the greater simplicity and transparency of young businesses to document selection processes at early stages of businesses’ life cycle, while documenting in the same way what aspects (e.g. performance, risk taking) are critical for survival. A second approach takes advantage of the dispersion of the legal organization of business groups to shed light on internal communication flows and management strategies. A third set of papers takes advantage of the splitting of some (importing) firms’ input markets across countries to document the mechanisms behind higher productivity and unit cost reductions. Last, a fourth approach takes advantage of the identification power conveyed by “discontinuities” in the institutional and regulatory environment of firms to study the properties of firms’ heterogeneity in productivity.