Sandra Charreire Petit a participé au séminaire IRGO du 6 février 2020, qui a eu lieu à l’Université de Bordeaux. Sandra Charreire Petit est intervenue sur le thème du lanceur d’alerte:
En France, en 2016, la loi Sapin II marque une incontestable avancée pour la protection des lanceurs d’alerte. Il y a sans doute encore beaucoup à faire pour que ces vigies de la démocratie ou ces empêcheurs de frauder en rond soient réellement à l’abri des représailles, mais il faut reconnaître un progrès. Parallèlement, depuis quelques années, la sensibilité de la société civile à l’endroit des lanceurs d’alerte est plus grande. Certaines histoires ont été médiatisées et le débat sur leur nécessaire protection a infusé, y compris dans les médias. En France, Irène Frachon (affaire en cours de jugement du médicament mortel Médiator des laboratoires Servier), Stéphanie Gibaud (les pratiques d’UBS) ou encore Antoine Deltour (« l’optimisation fiscale agressive » des plus grandes multinationales) font partie de ces lanceurs d’alerte, devenus parfois médiatisés malgré eux, qui ont défendu, de bonne foi et de manière désintéressée, l’intérêt général et nos bien communs.
Parallèlement aux évolutions sociétales, les recherches en management depuis 10 ans, nationales et internationales sur le sujet sont, elles aussi, nombreuses et abordent des problématiques relatives à l’alerte à différents niveaux d’analyse et pour servir différents angles de vues. Certaines recherches s’interrogent sur le processus d’alerte ou sur le lanceur d’alerte lui-même (son devenir, sa résilience, ses motivations), tandis que d’autres se préoccupent de la manière avec laquelle les entreprises peuvent se saisir de cette question, souvent positionnée entre une obligation légale et une injonction normative issue de la Soft Law.
La présentation devant les collègues de l’IRGO consistera en une tentative de synthèse autour de la question des dilemmes en miroir pour le lanceur d’alerte et l’entreprise.