Miren Lafourcade a participé au 24ème Congrès des économistes belges, qui s’est tenu à la Banque Nationale de Bruxelles le 18 novembre 2020, et qui a réuni une trentaine d’expert·e·s chargé·e·s de réfléchir aux « leçons économiques de la crise COVID-19 ». Elle y a effectué une présentation intitulée “Un frein à la déspatialisation des emplois : les économies d’agglomération ?”
Résumé : Les grandes métropoles sont sources de nombreux avantages pour les citadins, qui y ont accès à de meilleures opportunités d’emploi, de plus hauts salaires, un plus large éventail de biens et services, dans des domaines aussi divers que l’éducation, les transports, la santé, la gastronomie ou la culture. La pandémie de Covid-19 a restreint, de manière temporaire mais brutale, ces économies d’agglomération, en rendant plus prégnants les coûts de la vie urbaine : logements chers, exigus et surpeuplés, risques épidémiques accrus, très grande pauvreté, fragilité et détresse de certains habitants. La pandémie n’a pas seulement perturbé les avantages de la vie urbaine, elle a également bouleversé le fonctionnement des marchés du travail. Le recours accru au travail à domicile a donné la possibilité aux citadins libérés de la nécessité de se déplacer pour aller travailler de résider plus loin de leur entreprise et de vivre autrement. L’essor du télétravail, s’il s’avérait pérenne dans l’ère post-Covid, pourrait ainsi alimenter un tout nouvel exode urbain, dont il est difficile de prédire l’ampleur, le caractère temporaire ou définitif et les conséquences socio-économiques à long terme. L’objectif de cette présentation est d’analyser l’impact que pourrait avoir la généralisation du télétravail sur les choix de localisation des ménages et des entreprises, et sur l’arbitrage fondamental qu’ils opèrent entre les bénéfices et les coûts urbains.